Texte présentation colloque 2 mai 2019

Contenu

Titre

Texte présentation colloque 2 mai 2019

Date

2019-05-02

Créateur

Katia Guibert

Type

docx

Sujet

Intervention de Arnaud Laborderie lors de la présentation au colloque du 2 mai 2019.

Description

Détail du texte prononcé lors de la présentation du projet « Lire ensemble » lors d'un colloque.
Présentation du corpus Afrique de la BnF et annonce de la problématique de l'enquête de terrain.
1) Présentation de la méthode de sélection des extraits de textes issus du corpus Afrique de la BnF.
2) Préparation de l'enquête à partir de la sélection des extraits de textes depuis le corpus Afrique de la BnF.
3) Les temps de l'enquête et les premiers renseignements à en tirer.
4) Conclusion de l'étude à partir des extraits textuels provenant du corpus Afrique de la BnF.

contenu

Problématique de l’enquête de terrain :
L’enquête de terrain menée au Bénin entre le 25 avril et le 1er mai permet de confronter à l’épreuve du terrain notre problématique, peut-on lire ensemble dans un monde numérique ?
La BNF a mis à notre disposition un riche catalogue de textes d’explorateurs, datant du XVème au XXème siècle. A la fin de ces six jours d’enquêtes, quels éléments de réponses pouvons-nous apporter ?
Nous nous sommes posé la question de la mise en altérité, fabrication d’une image de l’Afrique par le regard occidental. Jusqu’à quel point s’y fier ? Comment recueillir des contre-récits qui nous permettrait de recentrer ? Déplacement de perspective qui ne met plus l’homme européen au centre mais plutôt l’histoire locale.
1) Présentation de la méthode de sélection des extraits de textes issus du corpus Afrique :
- Choix des axes :
Le travail que j’ai réalisé a été celui de sélectionner dans un premier temps une cinquantaine d’extraits avec comme prismes de lecture 3 axes omniprésents dans ces textes : les dispositifs d’accueil déployés, les croyances et l’esclavage.
Après discussion et réflexion sur la suite du projet avec l’équipe et dans la perspective de l’enquête de terrain nous avons orienté la sélection pour le corpus propre au Dahomey sur les dispositifs d’accueil. L’idée étant que les 2 autres axes pouvaient provoquer des réticences de la part des enquêtés, car il s’agit de deux thèmes faisant partie prenante de la création d’un mythe autour de la religion de l’Africain et de l’esclavage.
De ce corpus a été créé un catalogue d’extraits centré sur la découverte de l’Afrique, du Dahomey et plus particulièrement axé sur le thème des dispositifs d’accueil mis en place, spatialement et socialement. Comment accueille-t-on l’Autre ? Contextualisation à la fois de l’auteur-locuteur et de ses présupposés idéologiques, de la place de l’extrait dans l’ouvrage et donc en général de sa place dans le voyage, et une interprétation.
En nous demandant quel était le parti pris de l’auteur dans chacune de ces oeuvres, il a été possible de déterminer une évolution du regard européen sur “l’Autre” et en particulier sur les Africains. On distingue trois points de vue, chacun correspondant à une époque :
un point de vue qui sera dit “descriptif” lors des premières découvertes de l’Afrique -> à ce moment le blanc n’est pas encore colon, il découvre un nouveau territoire avec sa population et ses cultures donc l’asymétrie des pouvoirs ne penche pas dans son sens, un point de vue dit « civilisateur » servant la justification de l’esclavage
-> passage de la souveraineté de l’africain à la non souveraineté, et un point de vue dit « abolitionniste »
-> dans certains propos tente de ramener aux premiers discours, mais la dimension de séparation raciale ne le permet pas. Perception de l’asymétrie de pouvoir dont parlait Clemens Zobel.
Cette évolution du regard de l’européen que les territoires et populations qu’il “découvre” (terme à ne pas lire au sens propre pour tous les auteurs, ne sont pas tous des explorateurs) suit une chronologie claire applicable à l’histoire du Dahomey.
L’accueil est le premier point de contact, donc potentiellement de tension, or ce n’est pas ce qui ressort des récits. La tension vient plus tard, dans l’échange et dans le vivre ensemble.
2) Préparation de l’enquête à partir de la sélection : que veut on savoir ?
Comment lire les textes d’explorateurs dans une approche interculturelle ?
L’histoire est commune mais nos récits parlent-ils aux intéressés ?
Comment collecter des contre récits (lien avec Arnaud) ?
Quelle valeur leur accorder ?
Ces textes sont-ils de véritables sources ou des représentations occidentales ?
Le contre récit permet de discuter la source et de la qualifier.
Volonté de multiplier les interlocuteurs aux profils différents pour balayer un large spectre de réponses.
Choix de la méthode :
- triptyque de textes suivant une chronologie et qui véhicule une idéologie (projetés avant). Chercher à faire réagir dessus.
- Récit de vie et lien avec un objet : parler d’un objet et de sa symbolique. Idée de poser ces 3 questions, mais peur d’être trop long.
Lors de notre enquête de terrain, nous souhaitions proposer à nos enquêtés de lire, sur support électronique, une tablette, une séquence de trois extraits, dans l’ordre chronologique et de réagir à la lecture de chacun d’entre eux et recueillons leurs réactions spontanées.
Diapo : 3 extraits et auteurs.
L’autre temps de cette enquête est celui des récits de vie. Il s’agit d’un temps du discours long pendant lequel l’enquêteur s’efface pour laisser la place au récit de l’Autre et le recueillir. Nous
demandons aux personnes interrogées de nous présenter un objet dont la symbolique leur semble importante et de nous en parler.
Organisation des rendez-vous : en avance repérage de personnes à enquêter.
3) Temps de l’enquête et premiers enseignements à en tirer :
Équipe d’enquête : Anaïs, Marwan et moi -> travail réalisé en équipe sur le terrain, le recueil de matériau et des récits s’est fait en équipe. Une fois sur place temps courts avec déplacements.
Expliquer qui on a rencontré : à chacun sa question et son illustration.
a) A ouidah, rencontre avec le conservateur du musée (Bertin Calixte Biah ?). Présentation du 1er texte pour le faire réagir : il considère que ce texte s’applique à l’ensemble du peuple béninois, on se doit d'accueillir l’autre, et surtout dans de bonnes conditions. Le rapproche du fait de se rendre disponible pour nous. Réponse + portrait en diapo
Même question posée à Camille Capo Chichi, dignitaire à Ouidah, réagit également un premier texte.
Réponse + portrait en diapo
Se pose alors le problème de la longueur de notre échange, il n’est pas possible de faire réagir sur 3 textes. Nous prenons alors la décision de n’en présenter qu’un. Des difficultés de lecture se présentent également. Nous constations un décalage avec l’écrit et pour ne pas perdre le contact avec les personnes qu’on rencontre, décision de basculer sur la question de l’objet.
- Questionnement sur l’objet très pertinent, donc adapté à l’interlocuteur. Recentrement sur l’objet et sur la culture orale avec un récit.
Rencontre au sein Maison de la famille Dossou Gbete, avec le Baba Lao, féticheur pratiquant le fâ, son titre signifie ancêtre qui détient le savoir.
Le féticheur parle en langue vernaculaire et est traduit par Gilbert Capo Chichi. A la question de l’objet, il nous désigne un fétiche et nous en explique la signification. Diapo : portrait et fétiche + transcription de la symbolique
Question sur l’objet également posée au CPA, Bertrand, sculpteur, sculpte sur commande mais à la question de la symbolique nous montre ce qu’il considère être son art : représentations des rois -> savoir-faire et savoirs historiques. (question de la commande qui perturbe la transmission des savoirs par son art)
Diapo : portrait et sculpture + transcription de la symbolique
Yemandjé : récit de vie, transmission de son art par famille, lignée mais aujourd’hui volonté de le transmettre aux autres afin que la tradition ne se perde pas, parle aussi du devoir de toujours accueillir l’étranger.
Diapo : portrait avec tenture en arrière plan
Conclusion :
Lire ensemble oui, mais en fonction des interlocuteurs pas forcément des textes. Mais très ouverts aux symboles. Difficultés terrain / point positifs non anticipés ( + : facilité devant la caméra et photos, - : problème de l’écrit) .
Peur de questionner sur les croyances infondée, parlent bcp de leurs croyances, nous les expliquent sans mal et volonté de partager. Bcp d’explications sur le Fâ, volonté de partage de cette culture (considéré comme croyance par nous, mais est une science ici). Dimension interculturelle très présente pendant notre semaine de terrain. Pas vécu comme intrusif.
Par contre esclavage, question peu abordée et difficile à poser sans blocages.
Enseignements de cette confrontation avec le terrain : mène à des par ex faire écouter les textes, question des explorateurs un peu éloignée d’une réalité sociale, peut être à contextualiser avec le voyage. Peur de parler des cultes alors que les béninois en parlent avec bcp de facilités et aiment partager leur culture.
Bcp de richesse dans les échanges, de discours sur des thèmes qui nous semblaient bloquant et de richesses dans les rencontres.
Cette semaine passée ensemble à recueillir les contre récits ont permis à Marwan et Anaïs de créer -> dimension artistique de l’interculturalité.

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