Relation d’un voyage, fait en 1695, 1696 et 1697, aux côtes d’Afrique, détroit de Magellan, Brésil, Cayenne et isles Antilles, par une escadre des vaisseaux du Roy
Contenu
Titre
Relation d’un voyage, fait en 1695, 1696 et 1697, aux côtes d’Afrique, détroit de Magellan, Brésil, Cayenne et isles Antilles, par une escadre des vaisseaux du Roy
Date
1972
1686
Créateur
François Froger
Source
Type
Monographie imprimée
Sujet
Dispositifs d'accueil
Croyances
Esclavage
Description
François FROGER, né en 1676, explorateur français. Il part en expédition en 1695 sur le navire de Jean-Baptiste de Gennes et relate son voyage dans son ouvrage. Il y relate ce qui lui semble intéressant pour le lecteur et enrichit son ouvrage de cartes.
L'auteur relate l'arrivée de son bateau sur l'île de Gorée (au large de Dakar) et décrit ce qu'il y observe comme mode de vie.
L'équipage quitte Gorée et remonte le fleuve Gambie. De Gennes prend aux anglais le fort Saint-James, renommé par les français fort Saint-Jacques et négocie cette prise avec le roi Bar.
Ils quittent l'Afrique après la prise ce fort pour se rendre au Brésil et tenter de passer le détroit de Magellan.
Ils quittent l'Afrique après la prise ce fort pour se rendre au Brésil et tenter de passer le détroit de Magellan.
contenu
PP.5-7 « Le gouverneur de cette ille envoya aussitôt complimenter monsieur de Gennes [...] que nous avions d'aller à Gambie »
PP.17-18 : « Les Marabous sont en grand nombre ; ils ont chacun plusieurs femmes ; ils prient Dieu cinqfois le jour : mais seulement à minuit, au lever et au coucher du Soleil, et avant les prières ils se lavent plusieurs fois tout le coprs ; ils écrivent et parlent l'Arabe, comme nous faisons le Latin »
PP.18-20 : « La plupart des Nègres sont sans Religion et vivent dans les bois du butin qu'ils font sur les passants. Ceux qui ont quelque croyance suivent une secte de Mahomet fort corrompue ; ils portent au col, aux bras, aux jambes et même lient à leurs cheveux des petits sachets de cuirs qu'ils appellent Grisgris, où ils enferment des passages d'Alcoran, que les Marabous leur donnent pour les garentir des bêtes venimeuses et de toute sorte de blessure (superstition abominable qu'ils observent également sur les chevaux qu'ils mennent à la guerre). Ils circoncisent leurs enfants : mais ce n'est qu'à l'âge de 12 ou 13 ans. Le jour de Sabbath est le lundi ; ils ne travaillent point et ne font aucun repas ce jour-là. Ils n'ont aucune fête considérable que le Tabaské qui arrive au mois de juin [...]Voilà tout ce que j'ai vû et pu apprendre de cette Côte qui l'ait paru vraisemblable. »
PP 16-17 : « En descendant cette riviere nous mimes à terre au bourg de Barifet, où il y a un petit roy, tributaire de celui de Block. Ce roy nous envoya dire que c'était la coutume des Etranger de lui faire quelque présent et qu'il nous priair de lui envoyer un manteau d'écarlate ; nous le contentames avec quelques bouteilles d'Eau de vie, qu'il reçut plus agréablement qu'il n'aurait fait le plus beau manteau du monde. »
PP 34-36 : « Le lendemain monsieur de Gennes fut rendre visite au roi, les principaux officiers vinrent au devant de lui jusqu'à son canot et le menèrent au lieu ou se devoit faire l'entrevue.
Le roi parut aussitôt sans ordre au milieu d'un grand nombre de Nègre et de quelques Tambours ; il était d'une taille assez avantageuse et vétu d'un petit poupoint rouge, couvert de queues de Bêtes sauvages et de Grelots, il avait sur la tête un bonnet d'Ozier orné de plusieurs rangs de corail et de deux cornes de bœuf [...]. Le roi en ce pompeux équipage et la pipe à la bouche s'avança sous un gros arbre, où il donna audience aux ambassadeurs des rois ses voisins. Monsieur de Genne l'y alla saluer et lui fit présent de vingt barre de Fer, d'un baril d'eau de vie, d'une paire de pistolets et d'un mliroir ardent dont l'épreuve le surpris beaucoup. Comme l'interprète qui était un françois établit sur la rivière depuis plus de dix ans avait beaucoup de facilité à parler la langue du pays, ils eurent une longue conversation et entr'autres choses, ce pauvre roi demanda plusieurs fois si on parlait beaucoup de lui en France. Après plusieurs discours semblables il se quittèrent, le roi fit reconduire Monsieur de Gennes par quarante de ses gardes et quelques tambours et lui fit présent des plus beaux bœufs qui se purent trouver dans le bourg »
Le roi parut aussitôt sans ordre au milieu d'un grand nombre de Nègre et de quelques Tambours ; il était d'une taille assez avantageuse et vétu d'un petit poupoint rouge, couvert de queues de Bêtes sauvages et de Grelots, il avait sur la tête un bonnet d'Ozier orné de plusieurs rangs de corail et de deux cornes de bœuf [...]. Le roi en ce pompeux équipage et la pipe à la bouche s'avança sous un gros arbre, où il donna audience aux ambassadeurs des rois ses voisins. Monsieur de Genne l'y alla saluer et lui fit présent de vingt barre de Fer, d'un baril d'eau de vie, d'une paire de pistolets et d'un mliroir ardent dont l'épreuve le surpris beaucoup. Comme l'interprète qui était un françois établit sur la rivière depuis plus de dix ans avait beaucoup de facilité à parler la langue du pays, ils eurent une longue conversation et entr'autres choses, ce pauvre roi demanda plusieurs fois si on parlait beaucoup de lui en France. Après plusieurs discours semblables il se quittèrent, le roi fit reconduire Monsieur de Gennes par quarante de ses gardes et quelques tambours et lui fit présent des plus beaux bœufs qui se purent trouver dans le bourg »
PP46-47 : « Les portugais nous ont dit que les Nègres qui sont avancés dans les terres et avec qui ils ont peu de commerce sont tout à fait sauvages, se vantent d'êtres de grands sorcier, ont peu de religion ; que lorsqu'il meurt un roi, ou quelqu'un des principaux, ils le mettent dans une caze neuve, tuent sa femme favorite, et un certain nombre d'esclaves pour le servir dans l'autre monde et qu'enfin après avoir fait quelques prières et avoir mis dans cette caze des vivres et du tabac pour un temps assez confortable, ils la couvrent de terre. »
annotations
Froger décrit les échanges entre son équipage et la population de Gorée. Il s'agit de troc « Les nègres venaient continuellement à bord avec leurs pirogues chargées de poissons qu'ils nous donnaient pour des couteaux, quelques feuilles de papier [...] »
Froger fait également référence à l'Islam et à la manière dont cette religion est pratiquée. Il décrit ici le rituel de prière.
L'auteur parle de « secte de Mahomet fort corrompue » car les rites diffèrent de ceux de l'Islam, notamment par l'usage de grisgris, où dans le déroulement du sacrifice de Tabaské.
Froger décrit l'accueil de son équipage par le roi de Block qui réclame des présents. Il est intéressant de noter que le présent offert ici est de l'eau de vie.
Froger décrit la négociation entre le roi et de Gennes pour la possession du fort Saint-Jacques : échange de présents et discussion. Cet extrait nous apprend la présence d'un interprète qui vivrait dans la région depuis plus de dix ans.
L'auteur relate ici des propos rapportés par des portugais rencontrés sur place. Il ne s'agit donc pas de sa propre observation. Il parle de rites mortuaires avec sacrifices humains, à la fois d'esclaves et de l'épouse du roi défunt.
rédacteur
Hachette
M. Brunet
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